Titre extrait de La Revue du Microbiote, n° 26 (Juin 2023) :  » Dis-moi comment est ton microbiote, je te dirai combien de temps tu peux courir ! « .

En tant que sportif passionné par la nutrition, vous serez intéressé par les résultats percutants d’une étude récente sur le lien entre le microbiote et les performances sportives.
Au cours de cette étude, les chercheurs ont utilisé une cohorte de 200 souris provenant de 8 fonds génétiques différents.
Elles ont été soumises à des exercices, soit sur un tapis roulant, soit dans une roue.

Microbiote et durée d’effort, le protocole.

Les résultats ont révélé des variations importantes de performances entre les individus, avec des distances parcourues allant de 200 m à 4 km sur le tapis roulant, et de 0 à 60 km dans la roue.
Ce qui est remarquable, c’est que ces différences ne sont pas principalement attribuables à la génétique, mais plutôt au microbiote des souris.
En effet, un traitement antibiotique administré aux souris a réduit de moitié leurs performances de course.

Confirmation de l’hypothèse.

Pour confirmer leur hypothèse, les chercheurs ont procédé à des transferts de microbiote entre les souris.
Ils ont observé que le microbiote des souris performantes pouvait améliorer les performances des souris receveuses.
De plus, ils ont identifié deux espèces bactériennes, Eubacterium rectale et Coprococcus eutactus, étroitement liées aux meilleures performances.
L’introduction de ces bactéries chez des souris axéniques* a permis d’augmenter leur durée d’exercice.

Microbiote et durée d’effort, explication.

Ces bactéries produisent des métabolites appelés amides d’acide gras.
Ces derniers stimulent les nerfs sensoriels dans l’intestin.
En réponse à cette stimulation, les nerfs envoient un signal au cerveau qui inhibe une enzyme (la monoamine oxydase pour les curieux).
Elle-même responsable de la dégradation de la dopamine dans le striatum.
Le striatum étant la partie du cerveau régulant la motivation et les impulsions.
Et la dopamine étant l’hormone du plaisir immédiat.
Ainsi, la production d’amides d’acides gras dans l’intestin conduit à une augmentation des niveaux de dopamine dans cette région du cerveau.
Un renfort de la motivation à faire de l’exercice et prolongeant la durée de course des souris s’ensuit.

Bien que cette étude ait été menée sur des souris, l’équipe de recherche explore actuellement si cette voie intestin-cerveau existe également chez l’Homme.
Les implications potentielles de ces découvertes sont fascinantes !
Il est envisageable qu’à l’avenir, les probiotiques puissent être utilisés pour améliorer les performances sportives et permettre aux athlètes de courir plus longtemps.

En attendant, il est toujours important d’avoir un de mode vie adaptée.
Le microbiote est notamment indispensable pour la bonne absorption des nutriments, vitamines & minéraux.
C’est par ailleurs le siège de notre système immunitaire.

Ces résultats soulignent l’importance d’une alimentation équilibrée et de la santé du microbiote pour les sportifs.
En prenant soin de votre microbiote, vous pourriez améliorer vos performances et repousser vos limites.
N’hésitez pas à consulter un diététicien du sport pour obtenir des conseils personnalisés et optimiser vos résultats.
En accordant une attention particulière à votre microbiote, vous pourriez bénéficier d’un avantage concurrentiel pour atteindre vos objectifs sportifs.

* : à l’intestin complètement stéril de bactéries.